Recettes nettes
Principes généraux applicables à toute opération cofinancée par du FEDER :
- Les recettes nettes générées par la mise en œuvre d’une opération doivent impérativement être déduites du total des dépenses éligibles sauf :
- lorsque l’aide FEDER octroyée est encadrée par un régime d’aide d’état (ou de minimis) ;
- lorsque le coût total éligible de l’opération n’excède pas 100 000€.
- On distingue deux méthodes d’estimation des recettes nettes selon les cas suivants :
- Méthode 1 : Opérations générant des recettes nettes après leur mise en œuvre et/ou opérations dont le coût total éligible > 1 million d’€ : calcul du « déficit de financement » : l’assiette éligible au financement FEDER est diminuée du montant des recettes nettes actualisées ;
- Méthode 2 : Opérations générant des recettes nettes uniquement pendant la mise en œuvre et/ou opérations dont le coût éligible > 100 000€ et <1 million d’€ : estimation des recettes nettes prévisionnelles générées par l’opération sur la durée conventionnée. Ces recettes sont déduites du coût total éligible dans le plan de financement.
- Qu’entend-on par « recettes nettes » ?
« […] on entend par « recettes nettes » des entrées de trésorerie provenant directement des utilisateurs pour les biens ou services fournis par l’opération, telles que les redevances directement supportées par les utilisateurs pour l’utilisation de l’infrastructure, la vente ou la location de terrains ou de bâtiments, ou les paiements effectués en contrepartie de services, déduction faite des frais d’exploitation et des coûts de remplacement du matériel à faible durée de vie qui sont supportés au cours de la période correspondante. Les économies de frais d’exploitation générées par l’opération sont traitées comme des recettes nettes, à moins qu’elles ne soient compensées par une réduction de même valeur des subventions aux frais d’exploitation.
Lorsque le coût d’investissement n‘est pas intégralement éligible à un cofinancement, les recettes nettes sont allouées sur une base proportionnelle aux parties éligibles du coût d’investissement et à celles qui ne le sont pas. »
Par conséquent, la formule des recettes nettes peut être résumée avec la formule suivante (encadré)
La formule s’applique :
- soit à l’intégralité de l’activité ou de l’investissement si le FEDER considère la totalité de la dépense comme éligible ;
- soit de manière proportionnelle par rapport à la part de l’activité ou de l’investissement que le FEDER cofinance.
En comparant la différence entre les flux de trésorerie qui auraient été perçus sans investissement et ceux perçus suite à l’investissement, on obtient une estimation des recettes nettes directement engendrées par la mise en œuvre de l’opération.
- Si l’opération se compose d’un nouvel actif :
Dans ce cas, les recettes et les coûts à prendre en compte pour le calcul des recettes nettes sont ceux du nouvel investissement.
MÉTHODE 1 : calcul du « déficit de financement » (Article 61 du règlement 1303/2013).
Dans le cas d’une opération dont le coût total éligible excède 1 million d’euros et/ou lorsque l’opération génère des recettes nettes après sa mise en œuvre, la subvention n’intervient que sur la part de « déficit de financement » du projet. En effet, le FEDER a vocation à ne financer que les coûts d’exploitation non couverts par les recettes.
Le calcul du déficit de financement consiste à estimer les recettes nettes actualisées, à savoir : les recettes nettes (cf formule ci-dessus) auxquelles est appliqué un taux d’actualisation financier.
Période de référence : Les recettes et les coûts liés aux projets doivent être estimés de manière prévisionnelle sur une période de référence déterminée en fonction du secteur d’investissement et de la durée d’amortissement du bien. Cette période de référence couvre la période d’éligibilité des dépenses de la convention FEDER et peut durer de 10 à 30 ans selon les recommandations sectorielles de la Commission Européenne :
Secteur |
Période de référence (années) |
Chemin de fer |
30 |
Approvisionnement en eau/assainissement |
30 |
Routes |
25-30 |
Gestion des déchets |
25-30 |
Ports et aéroports |
25 |
Transport urbain |
25-30 |
Energie |
15-25 |
Recherche et innovation |
15-25 |
Large bande |
15-20 |
Infrastructure des entreprises |
10-15 |
Autres secteurs |
10-15 |
Secteur |
Période de référence (années) |
Chemin de fer |
30 |
Approvisionnement en eau/assainissement |
30 |
Routes |
25-30 |
Gestion des déchets |
25-30 |
Ports et aéroports |
25 |
Transport urbain |
25-30 |
Energie |
15-25 |
Recherche et innovation |
15-25 |
Large bande |
15-20 |
Infrastructure des entreprises |
10-15 |
Autres secteurs |
10-15 |
A titre d’exemple, sur le secteur « Infrastructure des entreprises », la période de référence doit être comprise entre 10 et 15 ans. Une entreprise qui met en œuvre un projet d’infrastructure touristique générant des recettes nettes doit donc considérer la période d’amortissement du bien cofinancé sur l’intervalle de temps recommandé par la Commission Européenne. Si le bien est amorti en 10 ans, alors le porteur devra fournir un prévisionnel des recettes nettes actualisées sur 10 ans.
Le choix de la période de référence déterminée par le maître d’ouvrage devra s’appuyer sur des documents comptables et techniques probants.
Détermination des recettes :
Les recettes suivantes, perçues au cours de la période de référence, sont à prendre en considération :
- les redevances directement supportées par les utilisateurs pour l’utilisation de l’infrastructure,
- la vente ou la location de terrains ou de bâtiments,
- les paiements effectués en contrepartie de services.
Détermination des coûts :
Les coûts suivants, supportés au cours de la période de référence, sont à prendre en considération :
- Les frais d’exploitation (frais fixes et variables),
- Les coûts de remplacement du matériel à faible durée de vie assurant le fonctionnement technique de l’opération.
Valeur résiduelle de l’investissement :
Si toutefois la durée de vie des actifs cofinancés s’avérait supérieure à la période de référence maximale présentée dans le tableau ci-dessus, la valeur résiduelle des actifs pourra être également retranchée des recettes nettes (à condition que les recettes nettes soient supérieures ou égales aux coûts d’exploitation).
La valeur résiduelle de l’actif est déterminée par le calcul de la valeur actuelle nette des flux de trésorerie pour le restant de la durée de vie de l’opération.
Actualisation des flux financiers :
Sur le PO Massif central, le taux d’actualisation annuel à utiliser est de 4%. Pour plus de facilité, un tableau type d’actualisation des flux de trésorerie est à la disposition du porteur de projet sur demande à l’autorité de gestion.
Tableau prévisionnel à la demande de subvention et tableau actualisé au moment du solde :
Le porteur de projet fournit avec sa demande de subvention FEDER un tableau prévisionnel des recettes nettes actualisées. Il appuie ses calculs ainsi que le choix de la période de référence sur des documents comptables et techniques probants qu’il joint au tableau.
Le tableau devra être actualisé au moment du solde de la subvention FEDER afin de mettre à jour les données en fonction des connaissances concrètes sur la réalisation du projet.
En tant que de besoin, le porteur de projet peut s’appuyer sur les services instructeurs du GIP Massif central pour l’aide dans sa démarche d’estimation des recettes nettes.
MÉTHODE 2 : Estimation des recettes prévisionnelles générées par l’opération sur la durée conventionnée (Article 65 du règlement 1303/2013).
Lorsque le coût total éligible de l’opération n’excède pas 1 million € et dépasse 100 000€ ou lorsque l’opération ne génère des recettes nettes que pendant sa mise en œuvre, les modalités de prise en compte des recettes sont simplifiées.
Le porteur de projet doit dans ce cas présenter les recettes nettes générées par l’opération sur la période d’éligibilité des dépenses, telle qu’inscrite dans la convention FEDER du porteur (maximum 3 ans). Il n’est pas nécessaire d’actualiser les montants financiers.
Le porteur de projet fournit un tableau récapitulatif des recettes nettes générées par le projet, année par année (Annexe 5 Tableau des recettes). Ce document doit être certifié par l’expert-comptable, le commissaire aux comptes ou le comptable public de la structure. Un tableau prévisionnel doit être transmis avec le dossier de demande de subvention FEDER. Une mise à jour des montants effectivement perçus est ensuite attendue de la part du bénéficiaire à chaque contrôle de service fait et un document final sera à envoyer afin de valider le versement du solde de la subvention.
Le porteur appuie ses calculs sur des documents comptables et techniques probants qu’il joint au tableau.
Fiche Montage financier – Recettes nettes, à télécharger : Fiche Montage financier – Recettes nettes.